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Le photogramme comme instantané chorégraphique 

 

Le photogramme est la plus petite unité de prise de vue, l'une des images élémentaires dont la video est constituée (1/25eme de seconde à 1/60eme de seconde). Par son biais et dans le cadre d'une recherche sur le corps dansant, le corps prend une apparence qui d'ordinaire se dérobe à la perception. Cette dernière est remise en cause par les procédés numériques de l'image. L'arrêt sur image est une fragmentation du temps de la vidéodanse. Elle permet de rendre à l'image-mouvement toute son épaisseur, d'observer et de revaloriser l'expérience visuelle, détachée du temps qui passe. Il s'agit de renouer ainsi la pratique de la vidéo avec celle de l'image fixe. 

 

Dans un temps suspendu qui semble attendre le retour du mouvement dansé, le photogramme "saisit" un moment infime de la chorégraphie numérique. Dans une archéologie du regard, l'image constitue ainsi un réservoir mnésique de la chorégraphie numérique, un indice pour l'activation de la mémoire et le souvenir du corps dansant. Je parle alors d'Instantanés chorégraphiques. 

 

Dans sa forme, la vidéo entre en contact avec le domaine de la photographie. Alors que ces deux pratiques sont le plus souvent distinctes et non-interchangeables -la vidéo est mouvement / la photographie est arrêt - le photogramme entre dans une zone frontalière nouvelle et élargie. La vidéo se fige, la photo, dans son caractère infinitésimal, semble s'animer : le mouvement de danse et par là même le corps dansant qui s'y trouve se trouve capturé et sublimé. Le corps dansant s'efforce de s'immobiliser, ne laissant que l'allusion, parfois même la trace de son mouvement.

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